Je vous invite à prendre connaissance des derniers propos de Laurent Mucchielli, éminent représentant de la sociologie d’État, celle qui est appointée pour trouver des excuses à la gangrène sociale. Issu d’une grande famille d’intellectuels, Laurent Mucchielli est aujourd’hui directeur de recherche au CNRS et responsable de l’Observatoire régional de la délinquance et des contextes sociaux à l’université d’Aix-Marseille.
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Relativement aux récents événements de Viry-Châtillon, comme nous pouvions nous en douter, Laurent Mucchielli défend sa crèmerie et martèle le slogan officiel : pas d’amalgame ! Ainsi s’en prend-il à Bernard Cazeneuve, à qui il reproche, bien sûr, l’emploi du mot « sauvageon » pour qualifier des garnements ayant fait une bonne blague à la police. Il va même jusqu’à parler de “mépris de classe” et de “post-colonialisme” !
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Il faut bien prendre conscience que nous sommes en guerre… Une guerre des mots qu’il nous faut mener de la manière la plus acharnée contre ce genre d’individus, bien planqués derrière leur pedigree. Du haut de son autorité officielle, ayant pignon sur médias, très au fait de courbes, de statistiques et de camemberts en couleurs, Laurent Mucchielli est à mes yeux un ennemi de l’intérieur : il contribue à distiller, par des propos lénifiants répétés, un poison intellectuel incapacitant.
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En réponse à notre pauvre ministre – que l’on ne peut soupçonner de « faire le jeu » de quoi que ce soit, tant il manque de chaleur humaine, de charisme, et de courage –, Laurent Mucchielli dénonce la stigmatisation des jeunes de quartiers par l’emploi d’un vocable dangereux et inapproprié. Alors, voici quelques repères sémantiques pour notre socio-inquisiteur…
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Et d’une : un « sauvageon » est un enfant n’ayant reçu aucune éducation, et nos cités en sont pleines. C’est un fait, indéniable. Et de deux : un « délinquant » – puisque Mucchielli qualifie les artificiers de Viry de la sorte – est une personne qui commet un délit. Exemple : conduire après avoir fumé un joint est un délit. Attenter à la vie de membres des forces de l’ordre en leur jetant des cocktails Molotov, ce n’est pas un délit, c’est un crime, qu’elles qu’en soient les raisons. Et j’irai même plus loin, s’agissant d’un symbole de l’autorité de l’État : c’est du terrorisme. C’est-à-dire une action visant à la désorganisation sociale en vue de faire régner un climat d’insécurité. Il ne faudrait pas laisser le monopole du terrorisme aux seuls barbus ténébreux des pays chauds.
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Voilà la monnaie de sa pièce. Quand on est un spécialiste de la « délinquance », que l’on a l’oreille attentive de tous les médias à la solde de l’oligarchie (L’Obs ne déroge pas, loin de là) et que l’on a la prétention de donner des leçons de français aux autres, on apprend au moins à faire soi-même un bon usage des mots.
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Je me rassure en songeant que les gens comme lui n’intéresseront bientôt plus personne, et les commentaires sous l’article en font foi. Ce qui est plus inquiétant et doit nous mobiliser, c’est qu’il continuera, néanmoins, de bénéficier de tous les canaux médiatiques pour nuire. Tout discours alternatif sera donc maintenu à la marge. Cela dit, nous vaincrons.