Nouvelle Campagne de France
Aucun film digne de Napoléon n’a encore été réalisé. La plupart de ceux qui vantent les mérites du film d’Abel Gance, sorti en 1927, ne l’ont pas vu. C’est effectivement un chef d’œuvre de notre patrimoine cinématographique, loué et admiré par les plus grands cinéastes du monde entier, mais dont l’intérêt historique est dilué dans des longueurs importunes et qu’il est impossible de voir en une seule fois. Outre la prouesse technique de cette œuvre magistrale inachevée, la grande réussite de Gance est d’avoir fait du personnage un héros indissociable de la Révolution française. Néanmoins, le compte n’y était pas. Près d’un siècle plus tard, le réalisateur britannique Ridley Scott relève le gant et nous livre sa version, sa vision de l’homme. Il y a beaucoup à en dire et on ne va pas s’en priver, mais on ne manquera pas non plus de mentionner l’hystérie que son film a provoquée en France.
L'objet du scandale
Le 22 novembre sortait sur nos écrans le nouveau film de Ridley Scott : Napoléon. Tous les fans de la période l’attendaient depuis près de trois ans, aguichés de temps en temps par une photo ou une rumeur, ce qui est inévitable mais de mauvais augure. Pour bien comprendre les circonstances dans lesquelles a été produite cette œuvre, ce n’est pas aux historiens qu’il faut s’adresser en premier. Il faut d’abord rappeler qu’il s’agit d’un film américano-britannique (ça commence bien), produit par Scott lui-même, et dans sa majeure partie par Apple Studios pour être ensuite diffusé par Sony. Or, les studios Apple sortent des fonts baptismaux et ne disposent quasiment d’aucun film pour concurrencer Prime Video ou Netflix, a fortiori les majors du cinéma (Sony, Disney, Paramount, Warner, Universal). Il leur faut donc rapidement se constituer un fond cinématographique. Pas nécessairement des chefs d’œuvre, mais des films signés par les réalisateurs les plus en vue. C’est ainsi que, coup sur coup, Apple vient de s’offrir les services de Martin Scorsese (Killers of the Flower Moon), et de Ridley Scott avec son Napoléon. Et il y en aura d’autres. Ceci permet à Apple Studios de disposer de sa grande fresque historique sur sa plateforme, à l’instar de la MGM en son temps avec Autant en emporte le vent, Ben-Hur ou Docteur Jivago (acquis depuis par Amazon).
Outre les nécessités de rendement dus à la constitution d’un catalogue Apple, il faut ensuite mentionner le culte que Ridley Scott rend régulièrement à la puissance féminine. Élevé par des femmes (selon ses dires), il aime de temps en temps mettre en avant leur force, qu’il estime souvent supérieure, et en tout cas plus subtile que celle des hommes. Que l’on pense à Sigourney Weaver, seule survivante dans son superbe Alien (1979), à Demi Moore dans G.I. Jane (1997), ou plus récemment à Lady Gaga dans House of Gucci (2021). Cette information est d’une grande importance pour appréhender son dernier film. Les personnes qui ont vu en Napoléon un film « woke » sont, il me semble, un peu à côté de la plaque. Il n’y est pas question d’un régiment de Ladies Oscar chargeant à Marengo, il y est simplement question de l’empire d’une femme, Joséphine, sur l’un des trois ou quatre personnages historiques les plus célèbres à travers le monde. Il ne s’agit pas là de défendre le film, mais de planter le décor et d’expliciter la façon dont Scott aborde son protagoniste. Lorsqu’il se dit fasciné par Napoléon, c’est, je pense, inexact. Il est fasciné par ce qui peut rendre Napoléon humain, et notamment par le fait que Joséphine ait pu exercer une emprise amoureuse sur ce titan.
Une fois que l’on admet cela, que vaut ce film ? Sur un plan historique – et il n’y pas, sur ce point, à contester la bronca des historiens – il ne vaut pas grand-chose. Pas davantage que Gladiator (2000) ou Kingdom of Heaven (2005). Il s’agit de films à grand spectacle, très bien réalisés, très efficaces, surtout dans le cas de Gladiator dont la trame repose sur la vie d’un personnage fictionnel. De tels films rendent même service à l’histoire dans la mesure où ils mettent en lumière une époque et invitent les curieux (tant pis pour les autres) à se renseigner davantage. Démêler le faux du vrai est un plaisir de fin gourmet. Nous n’allons pas revenir sur les innombrables « erreurs » historiques du Napoléon de Scott, si ce n’est pour rappeler que, précisément, ce ne sont pas des erreurs, mais des choix scénaristiques, ou plutôt cinégéniques, c’est-à-dire propres à attirer les personnes au cinéma. Ridley Scott n’est certainement pas un érudit en histoire, mais ce n’est pas non plus un imbécile. Ceci dit, tout choix cinégénique a forcément sa raison d’être, et c’est en ce sens que le film est ouvertement critiquable à partir du moment où ces choix desservent le propos du film ou, pire encore, le vident de toute substance. Peu importe que le cinéma ne respecte pas l’histoire, celle-ci est on ne peut mieux servie par la médiation d’ouvrages immortels. Que celui qui veut s’instruire ouvre un livre ! Mais si le cinéma prend des libertés avec l’histoire pour servir des navets, il mérite alors nos boulets rouges.
Ridley Scott a délibérément fait des choix relevant du symbolique. Symbolique est son « erreur » quant à la présence de Bonaparte sur la place de la Révolution le 16 octobre 1793 pour assister à l’exécution de Marie-Antoinette, alors qu’il est établi qu’il se trouvait à Marseille ce jour-là (plus vraisemblablement qu’à Toulon). Il s’agit alors de sceller, dès les premières minutes, le lien indéfectible entre la Révolution et le futur Napoléon (comme chez Gance). Symbolique, toujours, est le boulet français sur la pyramide égyptienne. Chacun sait (on l’espère du moins) que cela ne s’est jamais produit. Mais Scott prétend figurer ainsi l’Égypte (la pyramide) soumise par la France (le boulet). Symbolique, encore, est le dernier mot qu’il fait prononcer à Bonaparte avant le trépas, car celui-ci n’a jamais balbutié de fastidieux « Joséphine ». Toutefois, notre espiègle réalisateur en a expressément besoin pour boucler sa fable, celle d’un Napoléon qui n’a que deux facettes, passant du bivouac à l’alcôve, et inversement. On peut alors se demander pourquoi le symbolique dessert systématiquement le propos du film. Pourquoi le faire commencer dans une mare de sang ? Pourquoi le conclure sur une vaste blague ? Pourquoi, pour figurer la conquête française de l’Égypte, n’avoir pas opté pour la création de l’Institut d’Égypte et la découverte de la pierre de Rosette, quelques semaines seulement après que les soldats français y ont posé le pied ? Est-ce parce que cette incroyable trouvaille dévoilait une facette trop positive de l’édifice napoléonien ? Un symbole trop favorable ? Ou bien est-ce parce que la pierre de Rosette est aujourd’hui, et ce depuis 1802, l’attraction vedette du British Museum ?…
Certains reprochent à Napoléon d’être un film anti-Français. Nous n’avons pas vu le même film. Si Ridley Scott égratigne quelque chose, ce n’est ni la France en particulier, ni même le personnage de Bonaparte. Il semble en revanche détester la période qu’il décrit. Il a en effet beaucoup plus d’égards pour la Rome antique, les Croisades ou la Renaissance (1492 : Christophe Colomb, en 1992). Même Le Denier Duel (2021) rend picturalement hommage au Moyen Âge et à l’histoire de France. Nonobstant son très beau premier film, consacré aux officiers de la Grande Armée (Duellistes, 1977, d’après une nouvelle de Joseph Conrad), Scott prend cette fois un malin plaisir à tout malmener, chaque événement, chaque personnage, chaque nation. Rien n’est épargné, on a parfois l’impression d’un film des Monty Python, l’humour en moins. La Révolution française est même tournée en ridicule, ce qui doit ravir nos monarchistes. Barras, Sieyès, Talleyrand, Robespierre, Fouché, tous sont grotesques ou anecdotiques. Avec Louis XVIII, on est carrément mis en présence d’un lâche insignifiant au visage porcin, ce qui fera beaucoup moins rire nos monarchistes.
Et en face ? Tout le monde en prend pour son grade. L’Angleterre – du moins dans cette version tronquée pour le grand écran – est soit absente (il faut dire qu’à cette époque, elle a davantage brillé par ses millions que par ses fantassins), soit représentée par Wellington, tellement hautain et plus antipathique que le vrai, qu’on a tous envie de le voir mourir. De la même manière que le Robespierre de Scott ressemble beaucoup plus à Danton qu’à son modèle, son Wellington fait davantage penser à Hudson Lowe, geôlier de Napoléon à Sainte-Hélène, que les Anglais eux-mêmes ont pris en horreur pour avoir tant méprisé et humilié le général Bonaparte dans les dernières années de sa vie. Le Tsar Alexandre est un muscadin prépubère, plus soucieux de sa mise en pli que du sort de ses soldats. François 1er, empereur d’Autriche, est un vrai meuble, sans relief et sans caractère, quant à la Prusse, c’est encore la plus grande absente. Ridley Scott lui épargne la mise en scène de la bataille d’Iéna qui fut, pour l’armée prussienne, une déculottée monstrueuse, mais le revanchard Blücher ne sera présent que de loin à Waterloo. Au passage, Ridley Scott rate l’occasion d’une superbe scène, cinégénique là aussi : celle d’un Napoléon scrutant l’horizon, et voyant apparaître les soldats de Blücher au lieu des renforts de Grouchy. Le tournant de l’Europe, et du monde. Nous verrons bien si la version longue du film comble cette lacune.
Une hystérie hexagonale ?
Beaucoup de choses peu amènes ont été dites sur ce film. Personnellement, en aucun cas je n’ai eu le sentiment d’une resucée de la légende noire en le regardant. Mieux : les deux tiers du temps, le personnage le plus sympathique est Napoléon. Il est assurément dépeint comme un goujat colérique, libidineux et même parfois immature. Tout ceci est bien sûr exagéré, et difficile à accepter aujourd’hui, car nous échangerions volontiers toute la classe de nos pleutres politiques contre un Napoléon Bonaparte. Mais d’un autre côté, il est humain, proche de ses soldats, il se met en avant au mépris du danger, il hésite, tremble, pleure à la naissance de son fils, fulmine de jalousie lorsque Joséphine regarde un autre homme, et passe pour une rockstar aux yeux des cadets anglais sous les yeux médusés et haineux de Wellington (encore une grossière « erreur », au préjudice des Anglais cette fois). Le film n’est pas davantage anti-Français. Tout au plus pourra-t-on lui reprocher d’être sans concession vis-à-vis de la Révolution (et non de Napoléon), et de ne laisser aucune place à la langue de Molière (une erreur, pour le coup, impardonnable, car il s’agissait de la langue diplomatique de l’époque, excusez du peu), même si, pour rentabiliser les 62 jours de tournage, il faut bien s’abaisser aux a priori culturels du public américain (et toc). Enfin, ce n’est pas non plus un film « woke », et il faut cesser d’en voir partout. Un réalisateur français aurait peut-être, lui, focalisé son attention sur les volets misogynes du Code civil ou le fameux rétablissement de l’esclavage (jamais aboli dans les faits) dans les colonies en 1802. Scott préfère à cela l’heureuse (et véridique) présence à l’écran du général Dumas, noir de peau et père de qui l’on sait.
La mise en scène de Scott est truffée d’entorses à l’histoire, des drapeaux au décompte foireux des victimes avant le générique de fin (dans l’élan d’absolue déconnade des derniers mots prêtés à l’Empereur), en passant par la reconstitution des batailles (qui a eu l’idée des tranchées ?), l’importance démesurée de Joséphine de Beauharnais, l’absence en contrepoint de tout l’État-major du Dieu de la guerre, sans oublier l’omission du Napoléon législateur. Le problème, c’est qu’à trop vouloir faire de son personnage le jouet de ses pulsions coquines et des charmes de sa belle, à trop tenter de nous convaincre qu’une catharsis des champs de bataille est à l’œuvre chez un type sexuellement refoulé (mais pourquoi en vouloir à Scott, c’est son angle, et c’est son droit), Ridley Scott nous livre un héros dont on a peine à croire qu’il ait tant fait parler de lui aux quatre coins du monde. Certes, il est beaucoup plus difficile d’exposer l’œuvre politique de Bonaparte que ses coups de sang, sabre au clair sur son cheval, ou ses coups de reins dès que sa créole tend le postérieur, mais Scott finit par passer à côté de son sujet.
Lorsque vous saurez qu’aucun acteur, de surcroît, ne brille par son incarnation (pas plus Vanessa Kirby que Joaquin Phœnix, Tahar Rahim ou Rupert Everett), vous vous demanderez peut-être pourquoi je n’y vois pas pour autant le navet tant décrié, mais un louable divertissement. Nous avons certes affaire à un mauvais film sur Napoléon et à un piètre film historique, mais les scènes de bataille sont très réussies, la reconstitution de certains moments clés est esthétiquement parfaite (la cérémonie du sacre, l’incendie de Moscou, le retour de l’Île d’Elbe), et surtout, surtout, grâce à ce film, Napoléon, le roi de la com’, fait à nouveau parler de lui, deux ans après que se soit close la parenthèse des bicentenaires (1999-2021) que la France a, dans l’ensemble, ostensiblement boudée. C’est une bonne nouvelle dans un pays que l’on frustre en permanence des pages glorieuses de son histoire, pour des motifs multiculturels, faussement moraux, lâches, mesquins et suicidaires.
Pour cette raison, une bonne partie des amateurs de l’épopée napoléonienne vouent, à la mesure de leur frustration, un véritable culte à l’Empereur, culte qui les pousse dans quelques extrémités. Si le Scott bashing est de bon aloi et assez bien mérité, l’appel au boycott de ce film me paraît excessif et quelque peu puéril. Plutôt que de le déconseiller, mieux vaudrait inviter chacun à s’en emparer et à le déconstruire, quitte à user de pédagogie. J’ai comme l’impression que certains aimeraient faire payer à l’Anglais taquin nos propres manquements, notre quasi-nullité cinématographique en matière historique (cf. l’horrible prestation de Johnny Depp en Louis XV américain, défendu par les « anti-woke » acharnés), et notre incapacité à porter à l’écran et à mettre en valeur la plus riche histoire du monde, l’histoire de France. Ne nous trompons pas d’ennemi. Le pire est à l’intérieur, celui qui, finalement, a fait dire à Ridley Scott que « les Français ne s’aiment pas » (lui qui ne fait rien pour). Napoléon est l’occasion d’une critique, qui est, en soi, un réel plaisir (à lire, je l’espère, mais au moins à écrire). Surtout quand on adore le cinéma, quand on aime l’histoire, et quand on connaît (presque) par cœur la période dont il est question.
À présent, rêvons un peu...
Cléopâtre, Amadeus, Patton ou Spartacus sont de grands films biographiques. Il ne peut en revanche y avoir de grand film sur Napoléon Bonaparte, comme il n’y a que des films secondaires sur Jules César ou Alexandre le Grand. Aucun ne vaut le détour, à croire que le grand écran est encore trop petit pour de tels personnages, au nombre desquels il conviendrait d’ajouter Cyrus le Grand, Hannibal, Charlemagne ou même Gengis Khan. On nous annonce un prochain Hannibal avec Denzel Washington dans le rôle-titre, mais on s’inquiète déjà d’un recours à un acteur de 70 ans, au demeurant sympathique, pour interpréter le jeune général carthaginois de 26 ans. Napoléon est de ces statures colossales, le rejeton parfait de l’Antiquité gréco-latine et de la Révolution française, que cela déplaise ou non. Le moteur de son épopée n’est pas l’idéologie, mais la gloire. Il n’est pas le précurseur des tyrans du XXe siècle, mais le surgeon des antiques dictateurs et chefs de guerre. De là est née sa légende. Une légende s’insinue légitimement entre les interstices des faits connus. Bien sûr, la vie de Napoléon a été enjolivée, comme beaucoup d’autres, mais dans son cas le démenti est automatique, car sa vie est aussi l’une des très rares à nous être parfaitement connue sans relâche, jour par jour. Grâce aux témoignages, grâce à la curiosité qu’il a de tout temps suscitée, grâce à sa propre et innombrable correspondance, celle-là même à laquelle Ridley Scott prétend s’en tenir.
Stanley Kubrick, grand admirateur de Napoléon devant l’Éternel, n’est pas parvenu à nous livrer avant de disparaître le film dont il a sans cesse rêvé sur l’Empereur des Français. C’est bien dommage lorsque l’on revoit Barry Lyndon. Mais il y a de fortes chances qu’il aurait échoué lui aussi. Aux dernières nouvelles, il semblerait que Steven Spielberg ait repris le projet sous forme de série. La période 1789-1815 est tellement riche de toutes choses, qu’elle se prêterait bien mieux à une série de 26 saisons (une par année) et 2 à 300 épisodes en tout. Il faudrait y retrouver tous les faits, tous les lieux, tous les drames, toutes les institutions, toutes les batailles, sur terre comme sur mer, et en premier lieu tous les personnages qui ont foisonné : hommes, femmes, Français ou étrangers, monarques, politiciens, militaires, écrivains et philosophes (Chateaubriand, Hegel), artistes (Goya, Beethoven), savants (Laplace, Fulton). Tous les connaisseurs auront en tête quantité d’anecdotes, toutes plus incroyables les unes que les autres et dignes d’être mises en scène. Des meurtres dans des baignoires, des révolutionnaires en fauteuil roulant, des rois devenus fous, des généraux à la jambe de bois, des militantes exécutées en place publique, des attentats de tous bords, des projets de tunnel sous la Manche, les mariages, les meurtres, les exils, les suicides et les trahisons, les coups d’État et les génocides, de la Louisiane aux pyramides et des Antilles jusqu’à Moscou, toute la vie des hommes dans le creuset de toutes les idéologies et de toutes les conquêtes politiques de l’humanité à venir. Rien que ça. En somme, aux dragons près, quelque chose de plus exaltant encore que Game of Thrones (une œuvre inspirée des Rois maudits), car ayant réellement existé. Promis, il y a même eu un nain !
Cependant, qui aura le courage, les moyens et l’impartialité nécessaires à une telle entreprise ? Et qui pour incarner Napoléon ? Kubrick envisageait Al Pacino dans les années 1970, ce qui était assez bien vu. Qui pour interpréter la multitude de personnages extraordinaires au-dessus desquels l’ambitieux Corse a su se hisser ? Kléber, Moreau, Lannes ou encore Murat, figure la plus cinégénique de l’épopée après Bonaparte. Comment Ridley Scott a-t-il pu faire l’impasse sur Murat ? Voilà une erreur, comme c’en est une de penser que le génie d’un homme ne se résume qu’à trancher avec la fadeur de tous ses contemporains. Napoléon ne doit pas écraser les autres de sa présence et de son aura ; c’était un chef d’orchestre. L’époque était bel et bien à l’effervescence, au courage, et nombreux sont ceux à s’être alors illustrés d’une manière ou d’une autre, pour une cause ou un profit quelconque. Jamais période n’aura à ce point été aussi bouillonnante en si peu de temps, qui plus est avec la France pour épicentre. À l’aune de tels récits édifiants, quels romans que nos vies !